Georgio,
Le problème des excentriques a été résolu, j'en ai retrouvés d'origine en seconde main.
Mon coup de cœur pour la SLK date d'il y a 11 ans.
Sauf erreur, la traction est dessinée en 33 et sort en 34. La mienne était de 1949, donc un modèle qui avait pu être corrigé des défauts originels tout en conservant le look initial auquel je tenais particulièrement. Le modèle d'après 52 me semble lourd. Et c'était une Traction belge, réputée pour un fini supérieur à la fabrication française, même si la caisse était assemblée à Paris et était ensuite transportée, en tôle nue, à Bruxelles par camion. A titre de comparaison, la Cox est conçue par Ferdinand Porsche en 1934, même si la vraie production civile ne commence qu'après guerre. La Cox peut encore être utilisée aujourd'hui sans devoir recourir à des trésors de patience. J'ai fait 100.000 km avec ma Cox cabrio depuis 1988 : elle a été en Yougoslavie jusqu'à la frontière Albanaise avant que la guerre ne ravage ce pays, en Allemagne, en Grèce, en Corse, en Espagne. La plupart des trajets à 4 et avec une remorque de camping André Jamet... Bref, elle m'a emmené partout où je voulais aller et n'a terminé qu'un voyage sur un plateau à 200 km de Bxl. En résumé, c'est une voiture ancienne, pas un véhicule préhistorique.
Mon choix pour la Traction était d'ordre sentimental. D'abord parce qu'avec la Cox et la Traction je réunissais ce qui m'apparaissait comme les deux voitures de grande distribution les plus importantes. Je ne me voyais pas voyager en Ford T. Ensuite parce qu'avec une berline je couvrais la demi saison. Adolescent, j'ai voyagé en Traction, la dernière nous ayant quitté en 1959/1960. A l'époque elles s'achetaient environ 600 FF et duraient 6 mois dans la famille, après quoi je suppose qu'elle prenaient leur retraite à la ferraille. Certains de mes souvenirs sont d'ailleurs liés à ce qui m'a fait la rejeter finalement (son manque de fiabilité). La Traction dans un des derniers modèles avait une manivelle pour actionner les essuie-glaces à la main. Je me souviens d'un retour de la mer (120 km entre la côte belge et Bruxelles) où ma mère comme passager a fait tout le trajet en actionnant la manivelle parce que le moteur refusait tout service. Mais si on s'en tient à la théorie, c'est une grande idée parce qu'elle rassemble des tas de nouveautés dans une voiture de grande série : les freins hydrauliques, les supports moteurs (pausodyne), la traction avant, la coque autoportante, des roues indépendantes à l'avant. On passait, en théorie, de la diligence motorisée à l'automobile contemporaine. Même plus un faux châssis comme sur la Cox. J'étais tellement fier d'avoir pu en trouver une... Elle n'était même pas pourrie. Mais à côté de ça, des portes qui se bloquaient parce que la coque n'est pas assez rigide. Un moteur pourtant refait à neuf qui peinait, une 1ère terriblement courte, une deuxième dito et une troisième qui devait tout faire de 30/35 à 120... Du rêve j'ai du accepter de revenir à la réalité et je me suis fait mal en tombant. J'ai toujours les livres conscrés à l'histoire de la Traction et je les ouvre encore, parfois. Mais c'est un peu pour me rappeler que les belles histoires ne sont pas toujours la réalité.
Bref, un mauvais souvenir qui a eu le meilleur des effets, pour rompre la chaîne des désillusions je suis parti à la recherche d'une PV544 et finalement pour cause d'overdrive parce que la PV544 tirait définitivement beaucoup trop court, je suis rentré à la maison avec une Amazon... Aucun regret, que du contraire. Au plus j'avance, au plus je la conduis, au plus elle me plaît et elle me paraît indestructible.
Bàt